Relations

Prendre soin de nos relations

Même si Morrisseau a intégré d'autres scénarios dans son œuvre, ceux-ci ont toujours été imprégnés des modes de connaissance fondamentaux des Anishinaabe, comme le fait de mettre de l'avant le pouvoir des relations. Morrisseau enseignait l'importance de prendre soin de nos relations, ce qui signifie également prendre soin de notre planète.

 

Dans ce dessin, le visage d’un enfant se relie plus bas à un poisson et plus haut à un oiseau. Des lignes d’énergie ondulées unissent visuellement les trois êtres à Aki et Nebi (la Terre et l’eau), traduisant ainsi la notion de couches dans le monde. 

Norval Morrisseau, Untitled, c. 1978.

Norval Morrisseau, Flowers Yellow Birds, 1991.
 

Ce tableau coloré, exécuté tardivement, est un hommage aux liens de parenté entre les oiseaux et les fleurs. 

Norval Morrisseau, Untitled (Children Cherry Tree Yellow), c. 1994.

Morrisseau crée un tableau pour célébrer la beauté du vivant en rassemblant des enfants, des fleurs et des oiseaux au sein d’un cerisier chargé de fruits rouges.

Morrisseau a peint cette œuvre dans les années 1990, alors qu’il vivait dans une maison surplombant l’océan Pacifique de la Semiahmoo First Nation. Dans sa cour avant se trouvait un grand cerisier qui a inspiré cette toile de deux panneaux. 

PASSÉ/PRÉSENT/FUTUR – Prendre soin de nos relations

Le Time Magazine a chargé Morrisseau de peindre une œuvre pour la couverture de sa publication du 22 juillet 1975 portant sur les revendications territoriales autochtones, plus précisément sur les désaccords persistants au sujet du Projet de la baie James et l’opposition des Cris et des Inuit de ce territoire. Bien que l’illustration ait été écartée de la couverture au profit d’une autre nouvelle, le tableau de Morrisseau témoigne des liens de parenté avec Aki et Nebi. Celui-ci dénote aussi l’importance d’une réflexion intergénérationnelle quant au territoire, à l’eau et aux êtres vivants.

Le 18 juillet 1975, Morrisseau a été interviewé par Bob Checkwitch, propriétaire de Great Grassland Graphics, qui a produit les gravures de Morrisseau dans les années 1970 et 1980. Checkwitch demande à Morrisseau d'expliquer les raisons qui l'ont poussé à réaliser cette œuvre à forte connotation politique :

Norval Morrisseau, The Land (Land Rights), 1982.

Morrisseau répond :

J’ai compris que je pouvais contribuer personnellement à représenter tous les peuples autochtones. Comme vous le savez, je ne suis pas militant; je crois en la coexistence pacifique, mais je respecte aussi les sentiments d’autres Autochtones qui ont la conviction de faire les choses à leur façon.  

Cette citation de Norval Morrisseau est lue en anglais par Logan Fiddler, arrière-petit-fils de Norval Morrisseau, 2023.

Morrisseau explique la composition de son tableau :

C’est divisé en deux parties : le monde de l’homme blanc et d’un ouvrier blanc mineur ou de la construction. La figure autochtone représente la vieille génération d’aujourd’hui et ses ancêtres derrière lui, leurs regards tournés vers les traités d’hier conclus avec l’homme blanc. L’Autochtone parle, mais pas l’homme blanc. Il parle des traditions autochtones. Le bébé symbolise la jeune génération militante; ce dernier exprime ses désirs actuels et ses paroles transpercent la ligne qui sépare le blanc et l’Autochtone. Les animaux s’élèvent contre le changement de leur environnement; ils font partie intégrante du territoire, de l’eau et du mode de vie autochtone. Le centre du tableau sert à illustrer l’appartenance au territoire. 

(Conversation inédite entre Checkwitch et Morrisseau, le 18 juillet 1975)

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